Pourquoi, en tant que développeuse, je suis intéressée par le no-code

Qu’est-ce que le no-code ?

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une méthode qui consiste à créer des choses sans écrire une seule ligne de code.

Le no-code ne date pas d’hier. Dans son article intitulé “The Rise of No Code”, le fondateur de Product Hunt mentionne l’outil Dreamweaver, créé en 1997. Cet éditeur de site web fonctionnait selon le principe du WYSIWYG (« what you see is what you get », littéralement « ce que vous voyez est ce que vous obtenez »). Cela signifie que, lorsque l’utilisateur concevait son site, il était en mesure de visualiser immédiatement le résultat.

Les années 2000 ont vu naître des content management systems (CMS) : Wordpress (2001), Squarespace (2004), Shopify et Wix (2006). Presque vingt ans après, ceux-ci occupent une place importante dans le paysage numérique. Selon une étude de W3Techs, reprise fièrement par Wordpress sur sa page d’accueil, 36% des sites web ont été créés avec Wordpress.

Dans les années 2010, le “mouvement no-code” a véritablement pris son envol. C’est au cours de cette décennie que ses entreprises phares ont vu le jour : Bubble, Zapier et Airtable (2012), Webflow (2013). Et elles se donnent aujourd’hui les moyens de leurs ambitions : en 2019, Bubble et Webflow ont respectivement levé 6,25 et 72 millions de dollars.

Que peut-on créer avec les outils no-code ?

Il n’est pas rare que les termes “no-code” et “automatisation” soient associés. Et pour cause : il est possible, grâce à des outils comme Zapier, d’automatiser des tâches répétitives et ainsi gagner en productivité. En connectant Typeform, Zapier et Trello, vous pouvez par exemple automatiser le process suivant : lorsqu’un utilisateur remplit votre formulaire Typeform, cela crée immédiatement une nouvelle carte dans votre tableau Trello.

Evidemment, on utilise également les outils no-code pour créer des applications web. Dans ce cas, on se tourne vers Bubble ou Webflow. Pour vous faire une idée du type d’applications web que l’on peut concevoir avec ces outils, je vous invite à regarder des tutoriels vidéos :

Certains outils comme Carrd ou Landen sont, quant à eux, spécialisés dans la conception de landing pages.

On utilise aussi les outils no-code pour créer des applications mobile. Cette fois, on se tourne vers Glide, Thunkable ou Adalo. Il peut être intéressant de découvrir leur fonctionnement grâce à des tutoriels vidéos :

Les avantages des outils no-code

Les outils no-code ont permis un pas de géant vers la démocratisation de la création d’applications web et mobile. Il n’a jamais été aussi facile de créer.

En tant que développeuse, je suis persuadée que tous les projets ne nécessitent pas de faire appel à mes services.

Vous êtes coiffeuse et vous souhaitez créer un site sur lequel vos clients pourront réserver et payer d’avance un rendez-vous ? Pourquoi ne pas connecter Typeform, Calendly et PayPal ? Cela vous permettrait d’économiser du temps et de l’argent.

Pour les projets de plus grande envergure, vous aurez certainement besoin de développeurs. Toutefois, les outils no-code peuvent vous permettre de commencer en testant rapidement votre idée à moindre coût. Dans ce domaine, on cite souvent l’exemple de Comet, la plateforme française de mise en relation entre entreprises et freelances. Dans l’épisode 2 de la saison 1 de Koudetat Talks, le CEO de Comet explique en effet comment son entreprise est passée de 0 à 500 000 € de volume d’affaires par mois sans écrire une seule ligne de code.

Mon rapport aux outils no-code

Aujourd’hui, quand on me contacte pour me proposer de réaliser une application web, mon premier réflexe est de réfléchir à une solution en no-code.

Est-ce que les outils no-code peuvent répondre aux besoins spécifiques de mon client ?

Si ce n’est pas le cas, nous entamons une réflexion pour concevoir une solution “codée from scratch”.

Si c’est le cas, nous définissons ensemble la combinaison d’outils no-code la plus adaptée. Si nous optons pour un groupe d’applications reliées entre elles (comme Typeform, Calendly et PayPal), je serai en mesure d’accompagner mon client dans l’implémentation de la solution. Même chose pour Shopify et Glide, que je maîtrise.

Cependant, s’il s’agit de concevoir une application web sur Bubble ou Webflow, je devrai diriger mon client vers un freelance spécialisé dans le no-code (parfois appelé “Fullstack No Code Engineer”), ou bien l’inviter à se former à l’outil afin de concevoir lui-même sa solution. Attention, no-code ne signifie pas no-work : Bubble et Webflow en particulier demandent un temps de prise en main assez conséquent. Vous ne pourrez pas créer votre plateforme en 1h comme c’est le cas avec Glide. Mais, une fois l’outil pris en main, les possibilités de création seront très larges. Selon Emmanuel Straschnov, co-fondateur de Bubble, il faut environ deux jours à ses utilisateurs pour créer un site complexe comme Airbnb.

Je ne suis pas spécialiste des outils no-code mais j’en maîtrise quelques-uns et, surtout, j’apprécie la philosophie sous-jacente au mouvement no-code : donner à tout le monde la possibilité de créer quelque chose. Il est fort probable que l’abaissement des barrières technologiques décuple la créativité des individus. Ceux qui n’osaient pas créer, par manque de budget ou manque de compétences techniques, peuvent désormais donner libre cours à leur imagination.

Et vous, comment appréhendez-vous les outils no-code ?